Barral se la joue classique !

17 mars 2022

Investi de lumières chatoyantes, paré de halos focalisés, charmé de nimbes ciblées, vêtu d’ombres embrassantes, accueilli de balises jalonnant la cheminée vers une scène tenue secrète… le hall devant la salle de musique a résonné aux voix et instruments pour Barral se la joue classique ce vendredi 11 mars. Que la musique sonne !

Et elle a sonné. Les 34 élèves présents de l’Option Musique du lycée ont tenu une soirée de gala. Beaux dans leurs costumes, hauts dans leurs cœurs, chauds dans leur voix, ils ont joué, chanté. Le public enchanté dès les premières notes lâchées par Elisa au piano, noyait d’applaudissements les lieux pour l’interprétation de Shéhérazade par Quentin, et finit par succomber au langoureux mouvement du Cygne de Saint-Saëns par Méryem. Et la soirée ne faisait que commencer.

La lumière tamisée enveloppait ensuite Clémence et Clément dans la Sicilienne de Fauré sur laquelle les cordes du violon et du piano se mariaient d’une exquise manière. Il fallut alors surprendre de vives lumières la scène pour accueillir les 34 lycéens qui interprétaient un canon de Schubert, en allemand, bien nommé Nachtigallen (Le rossignol).

A la tombée des feux, une ambiance paisible conditionnait la magnifique interprétation d’un Prélude de Chopin par Justine.  Il suffisait alors de se laisser porter. Porter jusqu’à la pièce suivante d’un trio constitué par Amandine Justine et Valentin sur une adaptation pour clarinette, flûte et piano du célèbre Adagio d’Albinoni. Ambiance feutrée, la magie pouvait opérer : la pièce de chœur en anglais de W.H. Monk à 4 voix, Abide with me, emplissait la salle de l’harmonie des voix pour répondre au texte très spirituel. Un vide rasséréné nourrissait longuement le hall la dernière note éteinte.

Emotion à son apogée, avant d’enchainer encore avec d’autres pièces sublimes, il fallut bien 5 minutes d’entracte pour trouver air avant l’étourdissement extatique.

Et il eut lieu. Progressivement, la montée en puissance émotionnelle se manifestait déjà par le solo de guitare de Théo avec Nothing else matters. Le ton était donné, le chemin tracé et lorsqu’Elsa arriva pour nous ravir de ses mots inspirés de l’Etranger de Camus, nous savions que le retour à la réalité terrestre ne pouvait plus se réaliser.

Incroyable de dextérité de ses doigts virevoltant au dessus des touches, Valentin livra une impeccable réalisation de la Fantaisie Impromptu de Chopin. Autre moment pénétrant de ses volutes musicales, Albane couronnait par de délicats touchers et phrasés cet instant de grâce par le Nocturne N°1 Op.9. Seul un trio pouvait alors permettre de reprendre pied après cette escapade céleste. Quoique… le Domine Deus, extrait du célébrissime Gloria de Vivaldi prolongeait cette communion avec l’au-delà par Lola, soprano et Clémence au violon, soutenu par votre serviteur au clavier.

Le public prévenu maugréait alors, mesurant qu’il ne restait que 3 pièces pour terminer la soirée. Pour autant, il fut saisi soudainement par la prestance de Shahyn qui étrangla les doutes en scandant 3 accords imposants dans l’illustre Prélude n°2 Op.3 de Rachmaninov. Qui sut en ce morceau tourmenté garder raison par le jeu époustouflant de ce mystère sonore dans lequel le jeune pianiste nous transportait ?

Un trio sur une version animée de Games of Thrones permettait de se dandiner aux rythmes des violons (Noémie et Clément) et ponctuée par la profonde conduite des basses soutenues au piano (Albane). Il était temps d’en finir pour ne point perdre l’âme dans ces damnations musicales envoutantes, et par la même, de conduire en son terme ces propos qui s’étendent que de trop.

Tant de réjouissances et de raisons de vivre n’auraient su couvrir les affres de la réalité guerrière meurtrie du peuple ukrainien. Aussi, dans l’ultime pièce de la soirée, le chœur du lycée s’est honoré d’interpréter une hymne liturgique en russe, composée par l’Ukrainien Bortnianski. Un appel à la paix, une espérance à la fraternité, une prière à la solidarité. Tebe Poem a résonné et vibré dans nos murs et nos cœurs. L’unité des voix portées jusqu’à nos souhaits les plus engagés et menée par une jeunesse sensible à la situation humanitaire mettait un terme très symbolique à cette soirée des talents.

Les encouragements des parents, des amis, des professeurs présents sollicitaient de leurs applaudissements cadencés une dernière pièce : Ay Linda amiga. Elle parachevait dans la bonne humeur le concert. Prochaine représentation début juin pour les retardataires !

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