La classe de défense au dîner de Gala du Mémorial de la Shoah

17 octobre 2023

Jeudi 12 octobre 2023, nous avons eu l’immense honneur d’être invités à l’Hôtel de ville de Paris, par le Mémorial de la Shoah pour participer à son dîner de soutien annuel, destiné à récolter des fonds pour tous ses projets pédagogiques.

Sur les marches de l’hôtel de ville avec Olivier Lalieu responsable des projets pédagogiques du Mémorial

En compagnie « d’anciens » lycéens du Lycée Van Gogh d’Ermont, qui tous, désormais, mènent de brillantes études supérieures, quatre élèves des classes de défense de Barral, représentant les trente qui avaient travaillé sur leur sujet, ont présenté, devant plus de trois cents invités, leur recherche, entreprise l’année dernière, à savoir partir sur les traces des enfants juifs déportés du Tarn, le 26 août 1942.

L’ampleur de ce projet, ainsi que son importance dans le contexte actuel, nous ont alors parues énormes : c’est grâce à de tels travaux que les horreurs perpétrées lors de la Shoah ne tombent pas dans l’oubli. C’est pourquoi nous avons insisté sur notre émotion lorsque nous avons découvert le lieu funeste où ces trente-quatre enfants, raflés dans le Tarn, avaient été assassinés parce que juifs : le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne. En effet, le voyage d’étude à Auschwitz, proposé aux lycéens, financé à la fois par la région Occitanie et par le Mémorial de la Shoah, nous avait permis, le 29 mars 2023, de travailler sur les lieux mêmes du crime, en compagnie d’autres lycéens de la région. Voir ainsi les traces du massacre, sans distinction d’âge ni de sexe, les traces indélébiles d’hommes, de femmes et d’enfants éliminés parce que juifs, avoir accès aux preuves matérielles irréfutables du génocide de ce peuple, dépassa toutes les leçons d’histoire et tous les livres.

C’était la première fois qu’un lycée originaire d’Occitanie était ainsi invité, car, pour être exact, tous ceux qui avaient pu assister à cette soirée, les années passées, n’étaient que des établissements franciliens, ce qui renforça le sentiment de fierté que nous ressentîmes en tant que lycéens, engagés dans les classes de Défense de Barral.  Nous eûmes ainsi l’opportunité de rencontrer des rescapées de la Shoah, parmi les rares encore vivants aujourd’hui, comme Ginette Kolinka ou encore Esther Senot.

En compagnie de Ginette Kolinka, qui porte la mémoire de tous ceux qui ne peuvent plus témoigner aujourd’hui

Elles nous ont félicités pour le travail mené et pour la qualité des quelques minutes de film présentées, elles nous ont aussi encouragés à ne jamais baisser les bras et à être « les témoins des témoins », pour qu’un tel crime ne se reproduise plus, et pour mener la lutte contre l’antisémitisme qui retrouve vigueur de nos jours. La portée de ce dîner est plus retentissante qu’il n’y parait car chaque donation pour le Mémorial de la Shoah, offre les moyens de lutter contre l’antisémitisme, et plus largement contre les discriminations, qui s’amplifient encore plus depuis les attaques du Hamas le samedi 7 octobre 2023. Si une nouvelle vague d’antisémitisme a vu le jour récemment, sous couvert d’antisionisme, il est essentiel de montrer que l’espoir n’est pas à perdre car les nouvelles générations sont sensibles au passé. Les jeunes, instruits en histoire, font, encore aujourd’hui, vivre la mémoire de ceux qui ont été persécutés et assassinés. Ainsi, lorsque les derniers témoins de ces massacres auront disparu, ils pourront clamer haut et fort « n’oublions pas !» et ils transmettront, à leur tour, la mémoire et l’histoire de cet innommable génocide. Nous revenons honorés par la confiance que le Mémorial de la Shoah a placé en nous, et décidés à ne jamais cesser de promouvoir la lutte contre la haine et la violence.

Timothée Fauré, élève en Terminale Classe Défense du lycée Barral à Castres

Classés dans :, ,

Les commentaires sont fermés.