5 élèves de l’enseignement défense « rencontrent » Thomas Pesquet…

11 juin 2021

Le mardi 1er juin 2021, nous avons eu la chance de pouvoir partir avec Madame Pietravalle, professeur encadrant les Classes Défense et Sécurité Globale de Barral, au C.N.E.S à Toulouse pour assister à une visioconférence avec Thomas Pesquet qui se trouve en ce moment même dans la station spatiale internationale, pour la mission Alpha pendant 6 mois.

De nombreuses classes de lycées mais aussi de collèges depuis plus d’un an travaillent sur des projets grâce à des partenariats avec le C.N.E.S pour réaliser des expériences et découvrir le monde de l’espace. Nous, nous sommes venus en tant qu’observateurs lors de cette conférence. C’est pourquoi avant la visioconférence des représentants du C.N.E.S, et au premier chef son directeur Monsieur Pradelles, ont expliqué les objectifs de ces partenariats. Le directeur du C.N.E.S a commencé sa présentation par un phrase choc : « le spatial c’est déjà votre quotidien ! », et il a énuméré les différents objets quotidiens qui fonctionnent grâce à lui : smartphones, GPS, cartographies dessinées grâce à des satellites qui tournent à 700 ou 900 km d’altitude et prennent des photos précises des espaces, tourisme, santé, tout est concerné par la recherche spatiale… Pour vulgariser ce domaine complexe et pourtant déjà dans nos vies, le C.N.E.S a donc engagé de multiples projets. Tout d’abord, pour sensibiliser les plus jeunes au monde de l’espace, pour le leur faire découvrir et peut-être les intéresser pour qu’ils choisissent une carrière dans ce domaine pointu plus tard : olympiades, spatiobus qui sillonnent la France proposant des ateliers sur l’espace, « l’espace c’est classe » qui permet de faire venir un ingénieur du C.N.E.S dans les classes, les Marraines C.N.E.S « elles bougent » pour promouvoir les carrières scientifiques auprès des filles .

Mais aussi, sensibiliser à l’expérimentation en permettant l’accès à l’espace grâce à la réalisation de mini fusées, mission X, Astroli, ou encore en ce moment avec la mission de Thomas Pesquet, #elevetonblod qui est une expérience d’observation d’une « créature » menée à la fois par Thomas Pesquet dans l’ISS et sur terre par des classes partout en France. Ensuite, un autre objectif est la formation avec par exemple l’université d’été, pour les professeurs qui veulent en apprendre plus sur ce domaine afin qu’ils puissent ensuite proposer des projets innovants pour leurs classes. Et enfin le conférencier a présenté la production de ressources mises à disposition de tous avec des expositions et des sites : géo image, terr’image qui permettent une meilleure accessibilité au monde de l’espace. De plus, le C.N.E.S a élaboré un projet avec ESERO (European Space Education Ressource Office) pour une ouverture européenne et renforcer les liens avec L’Europe. Le bureau en France est né en 2020 avec de nombreux partenaires (la cité de l’espace, « la main à la pâte », « planète sciences »). Ce programme est soutenu par le ministère de l’éducation nationale de la jeunesse et des Sports et établi, dans la plupart des états membres de l’Esa, dans les systèmes scolaires dans le but d’intégrer les jeunes. Par exemple, cette année, plusieurs projets ont été initiés avec ESERO comme Mission X, Moon camp, Astro PI, Cansat. La finalité est donc de faire découvrir aux élèves l’espace, leur apprendre et leur faire comprendre comment celui-ci fonction, c’est donc une sensibilisation au monde de l’espace qui sera l’horizon de demain, et un appel pour élargir sa culture.

Après ces explications sur les divers projets, pour faire de la jeunesse des nouveaux acteurs de l’espace et des explorateurs, nous avons vécu le plus grand moment : la visioconférence avec Thomas Pesquet. Avant la liaison avec la station spatiale nous avons eu la présentation des projets que certains élèves de l’Autriche et de l’Estonie avaient réalisé, en lien avec ESERO, puis le moment phare de l’après-midi est arrivé : une plongée dans l’espace à bord de l’ISS avec Thomas Pesquet. Les classes qui travaillaient sur ces projets avaient préparé des questions que les adultes ont posées à Thomas en rapport avec sa mission Alpha.

Je n’ai pas vraiment réalisé qu’on était en train de parler à Thomas de l’espace, des milliers de kilomètres nous séparaient, mais le voir à l’écran donnait l’impression qu’il pouvait être dans la pièce d’a côté.  En effet, la qualité du son et de l’image ne me faisait pas réaliser qu’il était très loin de nous, j’ai vraiment pris conscience que maintenant on peut tout faire grâce aux nouvelles technologies. L’espace me fascine, c’est comme si on découvrait toujours de nouvelles choses toujours pleines de mystère et les astronautes essayent de les découvrir en l’explorant. Ce sont donc des personnes très courageuses car cela doit être parfois angoissant de se retrouver « perdu » dans cette immensité. Voir flotter Thomas lors de la visioconférence montre qu’il est vraiment dans un monde à part, une bulle, on a l’impression qu’il s’amuse alors qu’il a eu une longue préparation auparavant. Cette conférence m’a montré que ce métier demande énormément de connaissances dans de nombreux domaines pour pouvoir faire face à tout type de problème et que une fois arrivé dans l’espace on ne peut compter que sur soi- même et il faut donc se débrouiller seul, même si on bénéficie d’une assistance par liaison avec la terre. Mais il faut aussi avoir un mental d’acier car ils sont seuls, loin de leurs familles, et tous leurs repères sont perturbés car la nuit succède au jour toutes les 45 minutes ! Il a également expliqué que depuis l’espace on voit bien que notre terre est toute petite et qu’il faut donc la protéger et gérer correctement ses ressources.  

J’admire tout le travail qu’ils font : les astronautes sont des héros des temps modernes qui permettent de faire progresser la connaissance, le monde et la technologie. Cet après-midi au C.N.E.S m’a donc fait découvrir un univers que je ne connaissais pas vraiment et de voir que leurs missions étaient diversifiées. C’est inoubliable ! j’ai pu faire partie des personnes qui ont pu voir un astronaute en direct ! Sa façon de parler était très accessible et compréhensible pour tous, cela a permis de toucher un plus large publique et de donner envie à plus de personnes, car on s’y intéresse plus facilement quand le langage est accessible. Tout parait facile, comme si par exemple la physique et la chimie étaient abordables pour tous, cette façon de parler nous donne envie d’apprendre et découvrir de nouvelles choses. Derrière ces paroles on comprend que tout est possible et qu’il faut juste du travail, de l’investissement, de l’abnégation et y croire.

Après ces 20 minutes avec Thomas – qui me parait si accessible que je l’appelle par son prénom ! – deux ingénieurs nous ont réexpliqué, en détails, la mission Alpha.  L’ISS est en effet un laboratoire en apesanteur, et le but est de multiplier les expériences pour observer des phénomènes qu’on ne peut voir sur terre à cause de la gravité. Ils ont en effet expliqué que « l’espace est un accélérateur de sciences ». Dans l’ISS, ils sont sept à bord et c’est un travail continu qu’ils mènent car la station spatiale est habitée depuis 21 ans. Les expérimentations sont donc inscrites dans le temps long, sous forme de passage de relais car le travail commence avec l’un et se poursuit avec les nouveaux arrivants. A bord de l’ISS : ils préparent les technologies de demain et font de nombreuses explorations en SVT avec l’expérience Blob : étude d’un organe monocellulaire, en physique avec Tetriss, technologie d’exploration, science de la matière, mais ils vont aussi étudier les radiations et la sensibilité (Projet Lumina). Des études du sommeil sont mises en place (projet Dreams), d’autres dans la robotique et la réalité virtuelle (projet Pilote). Mais aussi de nombreuses expériences sont prévues pour l’amélioration de la planète terre et du retraitement de ses déchets, pour favoriser le développement durable, comme le projet Foam pour des emballages recyclables ou comestibles. Et enfin le « projet illusions » qui est une sensibilisation aux neurosciences.

Nawel, autre invitée de la classe défense ce jour-là, a été particulièrement étonnée de constater la variété des thèmes abordés à travers ces expérimentations spatiales : « Nous avons découvert des expériences que nous ne connaissions pas comme  Télémaque, la manipulation sans contact grâce à des ultra-sons, le système Lumina qui permet de mesurer avec un dosimètre les radiations à l’aide de la fibre optique, ce qui servira notamment pour la préparation d’une éventuelle mission sur Mars. L’expérience, Dreams, étudie l’impact de l’apesanteur et du confinement sur le sommeil grâce à un bandeau muni de capteurs. Le système nommé Immersive Exercise, quant à lui, utilise la réalité virtuelle lors du sport dans l’ISS afin d’améliorer le confort psychologique des astronautes face à un confinement durant 6 mois (durée moyenne d’une mission).                                                                                                                                                                    L’ingénieur nous a ensuite montré, les emballages recyclables ou comestibles présents à bord de la station spatiale qui sont le produit d’une idée astucieuse pour protéger l’environnement, les mousses de calage sont faites avec des matières alimentaires ou entièrement recyclables. Ce fut très intéressant de voir ce système de nos yeux. Le second ingénieur nous a parlé des différents projets futurs, et de la grande question d’une mission sur Mars, avec la problématique du passage ou non sur la Lune, qui est encore discutée. Lors des questions du public à la fin, la guerre spatiale fut évoquée faisant un lien avec l’enseignement défense, que nous suivons.

Albane renchérit en précisant : « la dernière conférence portait sur les technologies pour l’exploration et les hypothèses à venir. L’objectif serait d’aller sur la lune en 2028 et Mars en 2035 en les explorant avec des « rover » et en essayant d’y construire des bases, de futures colonies. Ces projets vont constituer de nouvelles formes de puissances demain et la compétition internationale risque d’être vive (on le voit déjà avec la Chine qui a envoyé ses propres expéditions) et il faut donc que la France s’y intègre et y trouve sa place. Elle s’est positionnée sur sept sujets : habitats et protections des radiations, Energie, santé de l’équipage, automatisme et robotique et dans le domaine numérique ».

« Pour conclure, cet après-midi fut mémorable et plein de découvertes enrichissantes d’un point de vue humain et scientifique car nous avons pu constater la grande implication des domaines scientifiques dans la jeunesse et dans l’éducation. Ce qui débouche sur une réflexion que nous pouvons mener quant au suivi, plus tard, d’une potentielle voie scientifique. Le moment avec Thomas Pesquet a bien évidement été plus que magique et n’a fait qu’amplifier l’admiration que nous avions à son égard » a précisé Nawel.

Pour Albane, même constat : « Grâce à cette journée j’ai donc appris beaucoup sur le monde de l’espace et plus précisément la mission Alpha, c’était très intéressant de voir les centaines d’expériences qui vont être réalisées dans l’espace. Parler avec un astronaute est quelque chose d’inoubliable et montre qu’aujourd’hui tout est possible. Enfin, cela m’a permis de m’ouvrir sur un nouveau monde, le nôtre de demain : l’espace » . Quant à Rayan, il termine en disant : « Personnellement j’ai été très honoré de participer à cet évènement qui m’a permis de réaliser que même s’il semble très loin, l’Espace fait partie intégrante de nos vies et que bientôt l’Homme pourra y faire un tour comme s’il partait en vacances. Je remercie le vice-président de l’AR 19 de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de La Défense Nationale), Alain Koné, de nous avoir permis de participer à ce moment exceptionnel ».

Albane Mérimée, 1ere CDSG Barral, Rayan Koucha et Nawel Hjirt, 2nde CDSG.

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