Classes de Défense : à l’école de guerre avec le Colonel Jordan

30 janvier 2023

Mardi 10 janvier 2023, les classes de défense de Barral ont eu le grand honneur d’écouter une conférence passionnante du Colonel Jordan, professeur à l’Ecole de Guerre, portant sur l’évolution de la pensée militaire de Sun Tzu à nos jours.

Le Colonel JORDAN est un ancien Saint-Cyrien. Il a servi dans l’artillerie et a commandé le 40e régiment à côté de Reims. Il travaille maintenant au centre de doctrine et d’enseignement du commandement, c’est une sorte de laboratoire de questions de guerre. Dans son expérience militaire, il est allé à Djibouti, en Nouvelle- Calédonie, en Afghanistan, en Irak et encore d’autres pays. L’histoire de la pensée militaire repose sur de grands principes qui se sont construits au fur et à mesure de la réflexion militaire et stratégique. L’histoire permet également de prendre du recul sur les soldats. Le fil directeur de sa présentation a été la théorie du combat. Avec les différents composants du combat (agression, protection, armes offensives, armes défensives), les formes élémentaires du combat et la rationalisation du combat avec la tactique. La tactique finit, au cours des siècles, par transcender le combat et démultiplie l’action des forces disponibles en faisant prévaloir l’intelligence sur la force pure.

Son exposé s’est structuré en cinq points :

Les combats

Les grands penseurs, les théories et les différents types de combat

Le renouveau contemporain de la pensée militaire

Les principes de la guerre

Les principes sous le prisme des enseignements du conflits ukrainien

1- Le combat :

Le conférencier nous a tout d’abord enseigné ce qu’est le combat, afin d’introduire cette rencontre. L’enjeu étant d’avoir une arme la plus performante possible, et la défense la mieux adaptée possible pour se protéger des attaques ennemis. Durant les anciennes guerres, les troupes se battaient face à face. Cependant, de nos jours le matériel, ainsi que la vision de l’homme sur la guerre, ont beaucoup évolué : les troupes prennent donc de la distance avec l’adversaire, ce qui est, par exemple, dû à la puissance des canons. Une armée possède également, aujourd’hui, souvent, de nombreux soldats ce qui oblige le chef à déléguer des rôles à ses subordonnées. La réflexion militaire a été pensée par plusieurs théoriciens et militaires comme le Maréchal Foch, le Général Patton. A l’heure actuelle, tout est toujours relié avec les penseurs de l’époque (Napoléon, Clausewitz). Cependant, on évolue avec les nouvelles histoires et les nouveaux penseurs. De tout temps il y a eu une dialectique entre le bouclier et l’épée et également une recherche de celui qui tape le plus fort et de celui qui se défend le mieux.

  • Les formes élémentaires du combat :

Le combat a évolué au fil du temps, il est passé du corps à corps aux combats de contact. Il s’est transformé aussi en améliorant son rapport eu feu avec les combats à armes à feu ; la notion de feu met, de plus, les combats à distance qui se développent au fil du temps. Les grands penseurs tels que le Maréchal Foch sont à l’origine de ces améliorations et de ces évolutions en termes d’art de la guerre. Aujourd’hui, il y a une réelle réflexion sur l’art de la guerre. En effet, on réfléchit à la manière de faire la guerre comme la guerre du cyber, mais cette réflexion est en fait très ancienne et commence avec Sun Tzu.

  • Sun Tsu, stratège militaire chinois, avait développé une philosophie sur la guerre très avant-gardiste au Vie siècle avant Jésus- Christ, reposant
  • notamment sur la ruse. L’importance de la ruse, de la mobilité, des renseignements, de la logistique est née de ses idées et de sa manière de voir la guerre.
  • Alexandre le Grand, roi de Macédoine, et grand conquérant, au IV e siècle avant Jésus-Christ, attaqua les Perses avec peu d’hommes. Il rencontra Darius et se demanda comment faire face à autant d’hommes. Il se décala légèrement et étira le front pour affaiblir son centre après l’assaut initial de la cavalerie. C’était une manière innovante de concevoir la guerre qui n’avait jamais existé avant lui. Il cacha, en plus, les archers à la vue de l’ennemi. Il réussit ainsi à renverser un rapport de force qui au départ lui était défavorable.
  • Xénophon, historien philosophe et chef militaire du Ve s avant JC, auteur des Hélléniques, suite de l’Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide, inventa l’art de la retraite et du mouvement dans la manœuvre.
  • Ulysse, le héros d’Homère représente à lui seul la métaphore de la ruse. Avec son cheval de Troie.
  • Hannibal, le général carthaginois du III e siècle avant JC, est souvent considéré comme l’un des plus grands tacticiens de l’histoire. Il n’attaqua pas directement les Romains mais chercha plutôt des terrains qui lui permettaient de gagner ses adversaires souvent supérieurs en nombre et en force. Son embuscade à Trasimène (en 217 avant JC) illustre l’importance de l’audace et de la surprise. C’est une bataille clé de la deuxième guerre punique. Hannibal remporte la victoire malgré son infériorité numérique.
  • César, Général romain au 1er siècle avant JC, raconta ses campagnes dans la Guerre des Gaules. Il pratiqua l’art du siège et de la contre insurrection. Il fit la guerre de manière psychologique et il enleva des otages. Il avait besoin de moyens et d’argent, pour cela il se servit de la propagande. Il mentit un peu sur la réalité de ce qui se passait en Gaulle pour servir ses intérêts. Il avait la maitrise du siège, la poliorcétique, qu’il appliqua lors de la bataille d’Alésia.

Tous ces pionniers ont permis de faire évoluer cette pensée. La tactique est perçue comme un art. La première grande révolution, au niveau des combats, fut celle des légions romaines. Ils combattaient en triple ligne, et en quinconce avec des javelots. Les Romains inventèrent le lancement du Pilum (javelot lourd), à 30 mètres, pour détruire les boucliers ennemis à distance et pour finir par un contact au glaive. La légion romaine peut être qualifiée d’armée moderne car elle innova dans ses techniques d’attaques et de défense. La France, quant à elle, développa ses archers et la cavalerie moderne au cours du Moyen-Age. Le conférencier nous invita, à nous détacher des stéréotypes sur le Moyen Age, en nous expliquant la pensée militaire de cette époque. Des chroniqueurs, c’est à dire des penseurs et des traducteurs de textes anciens, tels que Jean de Meung en 1284, réfléchirent également sur les stratégies de la guerre. La poliorcétique (= l’art du siège) était alors au cœur des préoccupations. Il y avait une volonté d’organiser les armées. Certes, un manque de culture militaire et des erreurs de tactiques étaient présentes mais il y avait des évolutions notamment au niveau des archers, de la cavalerie légère et l’on voit apparaître début de l’artillerie. Les chroniqueurs du Moyen Âge ont traduit les textes antiques comme ceux de Thucydide. Et Charles VII, remis sur son trône grâce à Jeanne d’Arc, créa la première armée permanente par l’ordonnance de 1445. Une armée de 9000 hommes, payés par le roi et placée aux points stratégiques du royaume. La guerre devint une affaire d’Etat. Les erreurs tactiques furent analysées, comme la défaite de Hattin, lors de la croisade de 1187, qui permet à Saladin de s’imposer en entrainant les armées croisées dans le désert et en comptant sur la soif et la faim car les croisés coupés de l’arrière ne pouvaient se ravitailler. Les batailles de Crécy et d’Azincourt, pendant la guerre de 100 ans, où les archers anglais détruisent la cavalerie française. Il y eut aussi des révolutions : Jeanne d’Arc lors de la bataille de Patay (1429), origine de notre expression : « mettre la pâtée ! », par l’emploi des archers et de la cavalerie légère (exemple des Mongols) et la mise en place de l’artillerie. Les penseurs de la guerre poursuivirent leur réflexion et la Renaissance en vit de nombreux (exemple : Machiavel en 1509= écrit l’art de la guerre.) ainsi que l’apparition d’engins de guerre de plus en plus perfectionnés, y compris avec les inventions de Léonard de Vinci. Montecuccoli est un tacticien italien de la guerre de Trente Ans. C’est le premier à envisager la tactique sous l’angle de la science et des progrès techniques. Il prend en compte l’évolution de l’armement, propose de combiner les armées, et aborde la notion de liberté d’action. Il insiste aussi sur le secret, la vitesse, la concentration des forces, et l’approche indirecte. Il met en place la cavalerie de feu avec la tactique de la Caracole. La dialectique du choc et du feu se met en place et on utilise au maximum les progrès techniques. Vauban met en avant le progrès de l’artillerie, le tir à ricochet, et souligne qu’il est nécessaire de limiter les pertes en construisant des places fortes.

Napoléon, lui, va lire et assimiler toutes ces formes de combats. Napoléon : a appris par cœur toutes les batailles du passé et il appelait cela des « rémanences ». Sa force : des canons, le télégraphe de Chappe, et il cherche surtout la mobilité (Napoléon très attaché aux chaussures de ses soldats). Il est aussi sensible au moral de ses hommes et il sait qu’il ne faut pas se couper de l’arrière. Il développe diverses manœuvres : soit la manœuvre en position centrale, utilisée pendant les campagnes d’Italie ( le gros de la force au centre et il envoyait des petits contingents attirer l’œil ailleurs). Quand il a un rapport de force égal ; il envoie une avant-garde à l’ennemi et pendant ce temps-là il essaie de contourner l’ennemi et le prendre à revers. Mais quand il a eu 4OO mille hommes, comme dans la campagne de Russie, cela ne marchait plus ainsi. Il sait comment trouver la faille de son adversaire et cela fait de lui un combattant très redoutable et dangereux. Les lignes directrices de l’art de son combat sont la concentration des forces, la mobilité, la surprise, la protection et soutenir le moral de ses hommes. Il a une belle organisation et a également un grand atout : le maréchal Berthier, chef d’état-major. Il créé le combat interarmes en appliquant les leçons de Guibert. Napoléon va créer des corps d’armées car il a une trop grosse armée. (Cavalerie, infanterie, artillerie dans chaque corps).

Les principes qui défendent la vision napoléonienne :

  • Prendre l’initiative des mouvements.
    • Attaquer le point le plus faible
    • Combiner forces et mobilités dans l’offensive.
    • Disperser l’ennemi par de fausses attaques.
    • Concentrer les forces pour l’action.
    • Reconnaitre la position de l’ennemi.
    • Toujours contrôler ses troupes.
    • Avoir une grande préoccupation pour le moral des troupes.

Clausewitz quant à lui est le théoricien de la guerre. C’est l’ennemi prussien de Napoléon : il le déteste et le trouve fascinant à la fois. « La guerre est un caméléon » explique-t-il, et il a raison. En effet c’est toujours d’actualité encore aujourd’hui avec par exemple la guerre en Ukraine. De plus Clausewitz souligne dans son ouvrage De la guerre, l’importance des forces morales. Sans elles, les pays s’effondrent. Il rajoute que la guerre ne peut se faire sans objectif politique précis. Il arrive aussi à expliquer que quand on attaque on ne peut pas tout savoir et tout maitriser avant d’arriver sur place, c’est ce qu’on appelle le « brouillard de la guerre ». Les armées de l’époque combattent avec des tambours pour motiver les forces et être courageux, cela souligne l’importance de la musique militaire utilisée pour galvaniser les troupes.

Le Colonel Jordan a ensuite rapidement analysé les causes de la défaite de 1870 (Napoléon III mal préparé) et la faillite française de 1940 qui s’explique par une tactique en décalage avec celle de l’ennemi et avec les potentialités de l’armement du moment. Après la seconde guerre mondiale les grands empires doivent affronter la décolonisation. Les colonies se révoltent, l’armée française doit donc s’adapter : utilisation de techniques de guerre différentes et plus rustiques, projection des paras. Ainsi les troupes coloniales s’adaptent: création du 8e BP Choc en pleine guerre d’Indochine, l’ancêtre de notre 8e RPIMa, pour être plus efficace face aux Viet-Minh.

La guerre froide est encore différente : c’est celle de l’équilibre de la terreur par la dissuasion nucléaire, le développement du nucléaire tactique, la création de la FAR (forces d’actions rapides) et les interventions expéditionnaires (Malouines, Tchad…). Maintenir la paix entre les nations est devenu un enjeu majeur. Pour cela, les nouvelles technologies sont essentielles et même garantes de la victoire. Pour expliquer cet argument le conférencier a pris l’exemple de la guerre du Golfe en 1991. Les casques bleus étant insuffisants afin de maintenir la paix, l’OTAN a également apporté son aide. Les casques bleus ont en effet rencontré des difficultés lors de missions comme la Bosnie, la Somalie ou le Cambodge dans les années 90. Nous avons durant cette conférence détaillé le cas de la Bosnie-Herzégovine (Ex-Yougoslavie). Cette opération se déroula de 1995 à 2004 et jusqu’à 60 000 hommes de l’OTAN furent mobilisés. La SFOR avait ici pour but de maintenir cette paix et cette sûreté ainsi que d’empêcher toute reprise des hostilités. Les casques bleus ont également œuvré en Irak, en Afghanistan (2001 à 2014 jusqu’à 150 000 hommes réquisitionnés) et au Sahel. Une des grandes menaces étant alors le terrorisme.

  • L’époque contemporaine ou le retour de la pensée tactique

Le retour de la pensée tactique est une réflexion qui a retrouvé son dynamisme du fait des enjeux contemporains. Il y a également une prédominance de la manœuvre dite « hybride » lors de cette époque. La notion de seuil, quand on arrive à un risque d’affrontement de grande ampleur devient importante, car il y a des barrières à ne pas franchir comme l’arme nucléaire.

Ce que nous apprennent les engagements français de ces dernières années :

  • Les adversaires profitent de milieux égalisateurs de puissance dans des territoires lointains, exemple en Afrique ( meilleure connaissance du terrain et de ses difficultés, de la langue…).
  • Il faut une approche globale des crises si l’on veut que l’appui de nos armées soit efficace (arrêt de la corruption, du chômage, de la pauvreté, des crises économiques…)
  • Personne ne sait définir la victoire, il convient de mieux définir les objectifs et mieux communiquer pour partager les victoires et les résultats même les plus timides.

Être capable de remonter en puissance, car nos armées sont pour l’instant trop fragiles. Enseigner la guerre et la place des militaires dans la société, développer la réserve, l’esprit de défense, des industries qui fabriquent les moyens.

  • Les principes de la guerre française et leur illustration d’hier à aujourd’hui :

Pour pouvoir vaincre il faut s’appuyer sur des principes.

Les trois principes pour l’armée de Terre sont valables en tout temps et en tous lieux :

  1. La liberté d’action
    1. La concentration des efforts
    1. L’économie des moyens/des forces.
  • La liberté d’action est le fait de pouvoir combattre en toutes circonstances et de mettre en œuvre son plan à tous moments. Pour cela il faut respecter :
  • La sûreté avec notamment un dispositif de renseignement.
  • La prévention et l’anticipation : prévoir des dispositifs de surveillance et de couverture, des drones, la logistique (munitions, obus) et surtout le fait de ne jamais sous-estimer ses ennemis
  • Le soutien des forces morales : Avoir un bon état d’esprit général dans ses troupes et un soutien de la société civile.
  • L’initiative et l’audace : Savoir prendre des risques, ne pas attaquer là où on nous attend et innover.
  • Exploiter un avantage.
  • L’économie des forces
  • Modularité
  • Articulation des forces et unicité de commandement
  • Le soutien/la logistique
  • La concentration des efforts (tirs d’artillerie, bombardements aériens…) « le plaisir d’offrir et le bonheur de recevoir » petite touche d’humour du Colonel Jordan, artilleur ! Cela s’est illustré lors de la bataille décisive de Wagram en 1809. La surprise, la ruse et l’incertitude ont permis à Napoléon de triompher , forçant ainsi l’Autriche à signer un armistice. Une bataille énorme par les effectifs engagés ( plus de 150 mille hommes de chaque côté). Le chef de guerre autrichien déploya ses troupes sur un front de 23 km pour attendre l’attaque française et Napoléon le surprit en attaquant rapidement, avant l’arrivée de renforts autrichiens et la bataille décisive se joua lors d’un assaut final où Napoléon attaqua au centre de l’armée autrichienne et la divisa. Ce fut une vraie « boucherie : plus de 40 mille morts autrichiens et 30 mille coté français, notamment à cause de la plus grande concentration d’artillerie jamais concentrée jusqu’alors.
  • La liberté d’action passe d’abord par une compréhension du terrain et du champ de bataille.

Dans notre époque contemporaine : il faut faire face à une conflictualité variée et nouvelle. On n’est plus, aujourd’hui, dans le triptyque « crise- guerre- paix ». Maintenant on est dans la menace, la compétition ; la contestation et l’affrontement et cela est très évolutif. Donc il faut tout prendre en compte y compris le spatial et cela peut aller jusqu’à la menace nucléaire. Nos adversaires commencent à mieux profiter de « milieux égalisateurs de puissance ». Pour éviter les difficultés il faut s’investir en coalition, former les armées (ex : armée malienne). Il faut aussi un développement global (avec éducation, lutte contre la corruption…). Mais si le politique n’est pas là les forces armées seules ne peuvent rien. En Irak, par exemple, on a vaincu Daech, mais tout le reste n’est pas réglé (lutte chiite sunnites, économie..)

  • Les principes sous le prisme des enseignements du conflits ukrainien

Enfin, le colonel a évoqué les principes de la guerre sous le prisme du conflit ukrainien. Les Russes en attaquant l’Ukraine en février 2022 ont sous-estimés la force de l’armée ukrainienne. Ce qui explique l’enlisement du conflit. Il nous a appris l’importance du choix du terrain car en Ukraine les Russes ont rencontré des difficultés dues à une méconnaissance du terrain ( marécages, des rivières ou encore de grandes zones urbanisées). La Russie a ainsi perdu sa liberté d’action et a également sous-estimé l’armée ukrainienne qui a beaucoup évolué depuis 2014 : elle a un meilleur matériel, une bonne logistique et des armées bien formées à la guerre. Cependant, les Russes possèdent d’immenses réserves, (20 000 chars). Il y a donc eu beaucoup de pertes dans les deux camps. Les Ukrainiens évitent le brouillage informatique, ils détruisent de nombreux appuis aériens russes, ils se protègent pour garantir leur liberté d’action et concentrent leurs efforts sur les champs immatériels afin de fragiliser le moral adverse … En Ukraine, les forces morales sont très importantes car l’Ukraine se bat pour sa terre, sa famille et ses amis. Il y a, de plus, un effet démultiplicateur des technologies modernes (applications pour smartphones…) et aussi des postes de commandement ukrainien. Les Ukrainiens ont joué à fond le rôle des « forces morales » encourageant le patriotisme, valorisant l’engagement des civils et de tous les soutiens y compris étrangers, chaque soldat qui détruit un « objet » russe est acclamé. Il se servent habilement des réseaux sociaux et de la presse. Les soldats ukrainiens sont très soutenus psychologiquement. Ce soutien passe par la technologie qui peut également avoir l’effet inverse sur les soldats : la démoralisation. Exemple avec l’application Mamma : les Ukrainiens prennent une photo d’un soldat russe blessé, prisonnier ou mort et l’envoient instantanément sur cette application pour détruire le moral des Russes. C’est redoutablement efficace : objectif : désolidariser les Russes de Poutine. Les technologies ont un effet sur ces pratiques de guerre et influencent fortement les propagandes des deux côtés.

Les futures perspectives possibles de la réflexion militaire pourraient être :

  • le retour de la poliorcétique ou de l’art du siège,
  • ne pas s’interdire l’hybridité avec nos propres forces,
  • des engagements violents qui peuvent durer,
  • faire évoluer nos grandes unités et notre système de commandement,
  • développer les innovations utiles,
  • et les forces morales au cœur du combattant.

« La richesse de nos armées, aujourd’hui comme demain, sont ses femmes et ses hommes » a conclu le Colonel Jordan, que nous remercions pour cette conférence très enrichissante, alimentée de nombreux exemples précis choisis à différentes époques de notre histoire. Cela a renforcé notre culture générale et notre envie d’en connaître plus sur le sujet.

Emmy Coupay, Brune de Villeneuve, Lola Antunes, Luna Perez, Classes de défense de barral, janvier 2023

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