le Général BURKHARD, Chef d’État Major des Armées, préside la cérémonie d’Hommage du 11 novembre

29 novembre 2022

Le 15 novembre 2022, à Barral, se déroula la traditionnelle cérémonie en hommage aux anciens élèves du lycée morts pour la France lors de la Grande Guerre.

Mme Blanc aux côtés du Général Burkhard, C.E.M.A, et du Colonel Degand, Chef de corps du 8ème RPIMA

Mais cette année, une présence exceptionnelle enrichit cette commémoration. En effet, le Général BURKHARD, Chef d’Etat Major des Armées (CEMA), honora les élèves, en présidant ce bel hommage aux soldats tombés pour la France. Accompagné du Chef de Corps du 8e RPIMa, le Colonel Degand, et des anciens du « 8 », ainsi que d’un piquet d’honneur du régiment, le Général Burkhard salua, avec les quatre-vingts élèves des Classes de Défense de Barral, la mémoire des héros morts pour la France lors de la 1ere Guerre Mondiale, et plus largement de tous ceux qui se sacrifièrent pour une cause qui les dépassait, celle de nos valeurs, de notre pays, de la France. Devant la plaque portant le nom de nos anciens, le Général Burkhard, entouré du Chef de Corps du « 8 » et de notre Chef d’établissement, Madame Blanc, écouta attentivement le discours composé pour l’occasion et lu par les élèves des Classes de Défense.

Les porte-drapeaux des classes de défense devant la plaque des Anciens ( photo V Pietravalle)

Alexandra entama sa lecture :« Le 11 novembre 1918, les armes se sont tues, et les cloches du monde entier ont résonné, soulignant ainsi la paix et le bonheur retrouvés. Cette Grande Guerre fut le tombeau de la jeunesse de l’époque et les noms égrenés sur la plaque, devant laquelle nous nous trouvons, rappellent à notre souvenir l’effroyable perte subie alors. Les enfants de France, et de ses colonies, ont payé le prix fort dans ce conflit fratricide, opposant des pays européens ; et la paix revenue, leur devoir accompli, les rescapés ont alors pensé que c’était la « der des ders ! »

Timothée, à la gauche d’Alexandra, prit ensuite le relais : « Or, 20 ans plus tard, le visage affreux de la guerre reparut et la patrie en danger rappela ses fils. Ils se battirent, à nouveau, avec vaillance et courage, versant leur sang pour la patrie, mais leur sacrifice n’empêcha pas l’occupation de la France et sa déroute. L’espoir de liberté s’incarna alors dans la Résistance, celle des soldats qui n’avaient pas désespéré de délivrer la France du joug nazi, et celle des citoyens, et même des étrangers, attachés au triptyque « liberté, égalité, fraternité », qui gonflèrent les rangs de la résistance intérieure. Nous pourrions nous demander pourquoi, alors que tout semblait perdu, certains ne se sont pas résignés à « perdre leur âme », comme disait Monseigneur Saliège. Sûrement parce que l’idée de la France, l’amour de la patrie, l’attachement à des valeurs communes, celles que partage la nation, n’étaient pas morts avec la défaite.

« Ceux qui me lisent, savent ma conviction que le monde temporel repose sur quelques idées très simples, si simples qu’elles doivent être aussi vieilles que lui : la croyance que le bien vaut mieux que le mal, que la loyauté l’emporte sur le mensonge et le courage sur la lâcheté… Enfin que la fidélité incarne la suprême vertu ici-bas. » a écrit Joseph Conrad

Le bien… la loyauté…le courage…la fidélité… des vertus cardinales auxquelles on peut rajouter le sens du devoir … et l’amour de la mère patrie ! Ce sont les moteurs de tous ceux qui, hier, se sont levés et ont pris les armes pour défendre la France et de ceux qui, aujourd’hui et demain, continueront à le faire. Donner sa vie pour son pays et pour sa population, pour des valeurs que l’on estime innégociables, pour rester fidèle à son engagement, c’est ce qu’ont fait les poilus de 14, les résistants de 40, et ce combat s’est perpétué en Indochine pour ceux qui y sont tombés, notamment les paras du 8e BPChoc, ancêtre du 8e RPIMa, à Dien Bien Phu, et ensuite en Algérie.

« L’histoire est un orage de fer, qui hache les hommes comme du bois sec. Après, il faut recueillir les cendres, comprendre, raconter. Les hommes croient trop souvent qu’ils peuvent s’affranchir de ce devoir – oublier serait si facile ! –, mais le passé finit tôt ou tard par revenir à la surface » écrit, Hélie de Saint Marc dans son dernier livre, Les sentinelles du soir.

L’Histoire, en effet, est faite de guerres, et seuls les naïfs ou les ignorants ont pu penser que ce monstre, la guerre, s’était éteint avec la terrible guerre d’Algérie où la France a, de nouveau, perdu ses enfants. Les conflits se sont poursuivis sur d’autres théâtres, comme au Tchad, au Liban, en Irak, en Afghanistan, où le 8e RPIMa a été particulièrement meurtri, au Mali…, emportant toujours le soldat, car la guerre est devenue une histoire de « professionnels ». Cette professionnalisation des armées a laissé croire aux civils que cela ne les concernait plus, entrainant une sorte de démobilisation de l’arrière, dangereuse pour notre pays. Or, sans ce que Clausewitz appelait les « forces vives de la nation », sans la force et l’engagement de toute la population, un pays devient faible et s’offre ainsi à la convoitise d’autres puissances plus fortes.

« Le courage du soldat est inséparable de celui des autres, disait Hélie de Saint Marc, Il fait partie d’une chaîne humaine, et il n’y a pas de salut individuel ». Celui qui fut résistant, déporté, officier de la Légion étrangère, souligne à la fois l’essentialité du courage et celle de cette « chaine humaine » qu’il faut savoir entretenir.

Les commémorations, comme celle d’aujourd’hui, vont dans ce sens. Elles sont l’occasion de nous souvenir de ceux qui ont consenti ce sacrifice suprême pour que nous, jeunes du 21 e siècle, puissions vivre libres et fiers de notre histoire.

Le sacrifice des Anciens nous Oblige. Il nous Engage, il nous demande de perpétuer le souvenir de ceux qui se sont oubliés pour que vivent les autres.

Notre unité marraine, le 8e RPIMa, a inlassablement consenti ce sacrifice, de même que tous les soldats de toutes les armes de France. Quand le soldat s’engage, il le fait pleinement et il accepte à la fois de tuer et d’être tué. Il s’oublie. Il devient une partie du tout et les mots « unité », « fraternité » prennent une autre dimension.

Pour Hélie de St Marc,« La vocation des armes est indissociable de la fraternité. (…) Sous l’uniforme, seul compte le danger partagé. Je ne te demande ni ton nom, ni ta religion, ni ta race, mais seulement quel est ton courage… À cette aune, comme dans la première église de Paul de Tarse ou dans l’armée de Valmy acclamée par Danton, vous verrez qu’il n’y aura plus ni juif ni gentil, ni sans culotte ni aristocrate, ni occidental ni musulman : tout simplement des hommes qui risquent leur peau, dont la survie dépend d’un autre camarade. » N’est-ce pas là une belle définition de la Nation, et de ce qui devrait être notre ligne de vie aujourd’hui ?

A ce moment du discours les quatre-vingts élèves des Classe de Défense récitèrent en l’honneur du Général Burkhard, ancien légionnaire, le quatrain de la légion qu’ils avaient appris par cœur :

« Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense Mêlant sa gloire épique à l’orgueil du passé.N’est pas cet étranger devenu fils de France Non par le sang reçu mais par le sang versé »

Timothée termina gravement : « Rendons donc, ensemble, cet hommage appuyé à tous ceux qui se sont battus et qui continuent à se battre pour nous. Et nous, jeunes de France, gardons vivace le souvenir de ceux qui sont tombés au champ d’honneur, car « ceux qui sont morts pour la patrie, ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie »

Le Général Burkhard, Madame Blanc et deux élèves déposent la gerbe devant le monument. ( photo armée)

Après la Sonnerie aux Morts, une magnifique Marseillaise retentit dans le hall, entonnée par la chorale de l’école réunissant tous les âges, du collège au lycée et le refrain résonna avec encore plus de force repris par les invités et les élèves des Classes de défense.

Avant la fin de la cérémonie, des lycéens vinrent accrocher le traditionnel bleuet au revers des uniformes des soldats du piquet d’honneur, mais aussi du Colonel Degand et du CEMA.

Et la chorale put clore ce magnifique moment de communion par « la Cavalcade », chanson que le Général apprécia particulièrement. Il félicita les élèves pour leur investissement et également les professeurs qui les accompagnaient.

Le Général Burkhard salue les Anciens Généraux : le Général Aragones et le Général Peter ( capture d’écran film Marc Alquier)
Le Général Burkhard et le Commandant Sandmayer se saluent, et le Colonel Turpin, président de l’Amicale du 8 et du 7 attend patiemment son tour. (capture d’écran film Marc Alquier)

Après la cérémonie, le CEMA rejoignit les élèves dans la salle de conférence pour un échange informel autour de l’importance de l’engagement de la jeunesse dans le dispositif des classes de défense. Il connaissait déjà leur travail, car leur professeur, Valérie Pietravalle, lui avait envoyé, régulièrement, les travaux réalisés par ces classes. C’est, d’ailleurs, ce qui explique sa venue dans l’établissement : il voulait, en effet, rencontrer ces « volontaires » dont l’ardeur et la motivation à apprendre n’ont jamais failli.

Soucieux de renforcer leur connaissance de l’Armée Française et de l’histoire, ces élèves engagés pour l’année, travaillent souvent en dehors des cours traditionnels autour d’un projet annuel. Depuis maintenant deux ans, les Classes se sont recentré sur l’histoire de leur unité marraine, le 8e RPIMa et elles construisent, à chaque fois, une production originale issue de leurs recherches. Cette année, leur film autour de l’OPEx du 8 en Afghanistan, et des différentes actions menées auprès du 8, comme les colis de Noël ou de Pâques, sera enrichi de la présence du CEMA. Leur tee-shirt

« camo », soude leur cohésion, comme l’uniforme soude les soldats et ils le portent pour chacune des activités réalisées au cours de l’année. Les élèves en offrirent au CEMA et au Colonel Degand pour qu’ils repartent avec le souvenir concret de cette journée.

Les élèves offrent au CEMA le tee-shirt et le sweat de leur classe défense, qui porte les écussons de leur unité marraine, la chimère du 8, et du lycée, mais aussi ceux des mécènes qui soutiennent leurs actions : la SMLH, la FNAM, l’ONACVG et la France Mutualiste. Et ils expliquent au Général Burkhard la valeur symbolique de chaque flocage

Impressionnés par la prestance du CEMA, les élèves se lancèrent timidement et ensuite la discussion s’anima un peu plus lorsqu’un élève interrogea le CEMA, lui demandant s’il croyait en un « avenir radieux pour la France » ! Le Général répondit avec beaucoup d’assurance en soulignant que leur engagement, et le développement des Classes de Défense à l’échelle du pays, était de bon augure et que la France recélait d’énormes atouts, parmi lesquels, sa géographie, son économie, mais aussi son armée et sa jeunesse ! Il les encouragea donc à poursuivre au service de la France ! Le Colonel Degand prit aussi la parole et souligna l’importance des Classes de Défense pour le régiment et il rappela que le 8e RPIMa était particulièrement attentif à renforcer les liens Armée-Nation et Armée-jeunesse. L’assemblée les applaudit vivement et les remercia mille fois pour leur soutien.

La réunion se termina par une « photo de famille » qui regroupa autour du CEMA et du chef de corps les élèves, leurs professeurs, mais aussi les Généraux Réglat, Aragones et Peter qui participent activement au succès de ces classes.

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