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Journée Portes Ouvertes n°1 : samedi 23 novembre 2024
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Les classes défense participent au départ et à l’arrivée des 1000 km du 8e RPIMa au profit des blessés de l’armée de Terre
Lundi 16 septembre 2024, il est à peine 6h30 quand nous nous retrouvons tous devant les grilles imposantes du quartier Fayolle, le siège du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) à Castres. L’air est frais, encore empreint de l’humidité nocturne, mais l’atmosphère est chargée d’une énergie palpable. Les élèves de 1ere et de terminale des Classes de Défense, fiers et déterminés, s’apprêtent à vivre un moment qui restera gravé dans leur mémoire et dans l’histoire du régiment et de l’Armée de Terre.
Le défi qui attend les coureurs : une traversée de 1000 km, en relais, pour soutenir les soldats blessés en opération. Il ne s’agit pas seulement d’une traversée, mais d’un acte de solidarité et de fraternité envers ceux qui, pour notre liberté, n’ont jamais reculé. Cette course en relais menée par vingt paras, y compris des femmes du régiment, correspond à la traversée de la France, du Sud au Nord, en faisant des escales régulières dans plusieurs autres régiments qui les accueilleront pour la nuit ou pour passer un temps de convivialité, ensemble, pour se remonter le moral. Des moments de recueillement sont aussi prévus, sur des Lieux de Mémoire, symboliques de l’histoire de notre pays, comme à Oradour-Sur-Glane.
Les Invalides, à Paris, seront leur point d’arrivée. Ils souhaitent effectuer ce périple en 5 jours ! « Autant qu’une semaine normale de cours pour nous », souligne, avec admiration, Gabriel !
À 7h, le signal est lancé, marquant le départ. Ensemble, nous franchissons les premières centaines de mètres dans une sorte de communion silencieuse, chacun portant dans son cœur la cause que tous défendent. Il n’y a pas de plus grande fierté que de courir avec ceux qui donnent tout, même parfois leur corps et leur vie, pour nous protéger. « De tels moments nous rappellent la force de l’engagement collectif, où chaque pas est un hommage » explique Ilyès. « Une centaine de mètres après le départ, je ralentis, me retourne et observe. Derrière moi, une marée humaine, des élèves et des soldats unis dans l’effort« . « Ce sentiment est indescriptible« , dis-je à un de mes camarades, la voix chargée d’émotion. « Voir tant de personnes rassemblées au service d’une cause si noble, c’est l’une des plus belles choses que l’on puisse vivre. Et en effet, ce moment suspendu dans le temps restera longtemps dans nos esprits. Mais notre première implication s’arrête à quelques kilomètres du départ, devant notre lycée de Barral, là où nos obligations scolaires nous rappellent à l’ordre. Pourtant, nous savons déjà que cette aventure ne fait que commencer » rajoute Ilyès.
Gabriel renchérit : « lors de cette petite course, ce qui m’a le plus marqué c’était cette marée humaine autour des militaires, composée d’élèves de classe défense de Barral mais également de ceux du lycée Jeanne D’Arc de Mazamet et bien sûr, des Paras du régiment et aussi des anciens, des vétérans« .
Nous avons ensuite pu assister, au régiment, à une mini-conférence organisée par la Banque Privée MILLEIS, notre nouveau mécène. Elle a notamment remis des prix du mérite à un militaire qui avait choisi de reprendre ses études après 20 ans de service, mais aussi à deux élèves, enfants des soldats, ayant eu leur brevet des collèges avec mention très bien. « J’ai trouvé admirable que des personnes qui ont plus de difficultés que nous arrivent à faire la même chose en faisant plus d’efforts sans relâcher » ajoute Morgan.
Retournés à Barral, à 14H, nous avons retrouvé le comité exécutif de la Banque Privée MILLEIS, composé du Directeur Général, Monsieur HUBERT, de la Secrétaire Générale, Madame COUAILLAC, du Directeur Commercial, Monsieur Le LEAP, de la Directrice Marketing et Communication Madame SOUBIROU et de Monsieur CALVAR, Directeur Général délégué, Directeur Opérations, Technologie et Crédit. « Tous les élèves des classes de défense de 1ere et terminale, 44 élèves, ont été vraiment impressionnés de recevoir, dans le CDI du lycée, une si prestigieuse équipe », précise Eric Cazzaro, adjoint de Madame Pietravalle, responsables des classes de défense de Barral. « Nous avons tout de suite remarqué que, tous les cinq, ils se complétaient, avec bien sûr, M. HUBERT en haut de la chaîne » commente Gabriel. Ils nous ont ensuite expliqué les racines de leur Banque Privée : initialement banque Barclays, implantée en 1917 en France, pour payer les soldes des soldats anglais de la 1ère Guerre Mondiale. Cette banque s’était alors développée sur les côtes Est et Ouest de la France, là où allaient les anglais en vacances donc principalement des bureaux à Biarritz, Marseille, Bayonne, Nice… mais aussi à Toulouse et Castres lorsque la banque s’est francisée et est passée d’un actionnaire principal anglais à un français en 2017-2018. Par la suite, elle est devenue Milleis Banque Privée, en 2022, et a ouvert une fondation appelée “Mill’espoirs” en 2024 pour favoriser cinq points qui leur sont chers : la protection de l’enfance et l’accès à l’éducation, la lutte contre l’exclusion et les inégalités, la recherche médicale, le mécénat artistique et finalement l’environnement et écologie. « C’est dans ce but qu’ils nous ont fait don de 5000€ pour soutenir tous nos projets de classe de défense. Leur siège social est basé à Paris et ils ont fait le voyage pour nous rencontrer » poursuit Gabriel tout en les remerciant chaleureusement pour ce geste généreux.
Jean prend la suite pour raconter notre périple parisien : « jeudi soir,19 septembre 2024, à 22h, nous embarquons dans un bus aux côtés de plusieurs soldats du 8e RPIMa, direction la capitale. Nous profitons de cette opportunité pour échanger avec eux. L’un des soldats, les yeux marqués par la fatigue, s’interrogeait sur l’intérêt que nous trouvions à faire l’option Classe Défense, dans une société où tout semble toujours guidé par l’intérêt personnel. Nous lui avons répondu avec sincérité : il existe encore une jeunesse prête à se tenir derrière son pays et ses soldats, animée par des valeurs de solidarité et de patriotisme. Par la suite, il nous raconte les étapes déjà franchies, les moments de douleur mais aussi de solidarité entre frères d’armes. Pour nous, ces échanges sont précieux. Ils nous permettent de comprendre l’ampleur de leur engagement, et les sacrifices auxquels ils consentent pour défendre notre liberté. Ces conversations, empreintes de respect et d’admiration mutuelle, créent un lien fort entre nous et les militaires. Ils ont parcouru les routes de France afin de récolter un maximum de fonds pour que la France s’occupe toujours mieux de ses blessés. 2024 était la 3e édition, et ils ont récolté ainsi plus de 13 mille euros au profit des blessés » !
Aux premières lueurs de l’aube, nous arrivons à l’hôpital militaire Percy, où certains soldats du 8 partis avec nous pour une nuit dans le bus, descendent pour rendre visite à un camarade blessé et surtout terminer la course avec leur frère d’arme qui a perdu une jambe. Ce moment est particulièrement émouvant. Il symbolise à lui seul la raison de notre présence ici. Nous poursuivons notre route vers les Invalides, ce lieu chargé d’histoire et de mémoire.
Ilyès continue le récit : « à notre arrivée, la grandeur des Invalides nous accueille sous la lumière du matin. Les premiers rayons du soleil illuminent les dômes dorés et les façades imposantes du monument, donnant à cet instant un caractère solennel. Nous nous alignons sur l’allée d’entrée, formant une haie d’honneur aux côtés des bérets rouges du 8e RPIMa. L’air est frais, mais l’excitation et l’honneur d’être ici nous réchauffent. Le silence règne, ponctué uniquement par le murmure du vent et quelques mots échangés à voix basse. Chacun est conscient de l’importance de ce moment : nous nous tenons droits, les yeux tournés vers l’horizon, Adrien portant fièrement le drapeau du lycée Barral, attendant l’arrivée des coureurs. Puis, une image que nous n’oublierons jamais se dessine sous nos yeux : les coureurs arrivent, mais pas seuls. Leurs visages sont marqués, la fatigue se lit dans chacun de leurs pas, mais une détermination immense les pousse à continuer. Ils ne courent pas pour eux-mêmes, ils courent pour leurs frères d’armes. Parmi eux, un militaire blessé, récupéré quelques heures plus tôt à l’hôpital militaire Percy. Le silence qui nous entoure est lourd de respect, seulement brisé par nos applaudissements à leur arrivée. Ce n’est plus une simple traversée, c’est une leçon de vie qui se déroule devant nous »
« Les coureurs s’approchent de plus en plus et lorsque le blessé atteint notre haie d’honneur, il y a un frémissement parmi nous. Sans qu’un mot ne soit échangé, chacun ressent la même chose : une admiration immense pour cet homme et pour ses compagnons qui, en le soutenant, symbolisent la fraternité d’armes dans toute sa puissance » complète Ilyès. « Un blessé de guerre n’est jamais un infirme. Il n’a pas perdu son bras ; il l’a donné » rappelait Sacha Guitry, et nous pensions à ses mots en regardant ce convoi explique Jean. « Leurs visages, bien que marqués par la fatigue, dégagent une énergie palpable, une solidarité indestructible. Là, à cet instant précis, j’ai compris la vraie signification du mot « fraternité ». Des frissons ont parcouru nos corps ! Ce n’était pas une simple traversée, c’était un combat collectif contre la souffrance, une démonstration de ce que l’humain est capable de surmonter quand il refuse d’abandonner.J’y repense encore dans ma tête : Ils ne couraient pas pour eux, mais pour tous ceux qui n’ont plus la force de le faire ».
A leur suite, nous avons gagné la cour d’Honneur des Invalides, où les attendaient tous les Chefs d’Etat Major de toutes les armées, l’ancien Gouverneur Militaire, d’anciens Chefs de Corps du 8, le Général DEBRAY et le Général CHASBOEUF, mais aussi le CEMA, le Général BURKHARD que nous avions eu l’honneur de recevoir dans notre lycée, à Castres, pour notre cérémonie du 11 novembre 2022. Il y avait aussi les soldats du 8 actuellement en opération Sentinelle à Paris. Chacun d’eux portait dans son regard la gravité de la cause que nous défendions. Mais au-delà des discours officiels, c’est dans les regards échangés et les sourires discrets que se manifestait le véritable esprit de cette journée. Dans un silence solennel, nous avons pris place et nous avons écouté le Général SCHILL, le CEMAT féliciter chaleureusement ces hommes et ces femmes de ce régiment d’élite, les Volontaires du 8 et celui qui avait tout organisé : le Major Cormier.
Robin précise : « pour contribuer à l’aide aux blessés, nous avons remis un chèque d’une valeur de 1 000 euros, offert par Barral, en échange de services que nous rendrons tout au long de l’année sous forme de bénévolat à notre lycée. Cela a donc du sens : celui du don en échange d’un effort . Ce n’est pas qu’une simple contribution financière, c’est un message d’espoir que nous voulons leur transmettre. Soutenir les soldats d’aujourd’hui, c’est soutenir les soldats de demain. Il est de notre devoir de montrer au reste de la jeunesse, l’importance d’être derrière son pays et ceux qui le protègent ». Cela fait partie de ce que le Général BURKHARD appelle « les forces morales » du pays.
Les Chefs d’Etat Major ont remis une médaille à chaque coureur du 8, et les ont chaudement félicités. Ils se sont ensuite approchés de nous, prenant le temps de nous saluer, et de discuter avec nous pour savoir ce que nous envisagions de faire après le bac et soulignant l’importance du dispositif des classes de défense pour l’avenir du pays. Cet échange nous a beaucoup impressionné ! « J’ai été profondément touché par l’attention qu’ils nous ont portée. Nous avons pu échanger avec les différents chefs d’état-major sur notre futur parcours » rajoute Louis, qui est réserviste opérationnel au 8, comme quatre autres élèves de cette classe.
Nous leur avons offert des stylos portant le logo des classes défense de Barral, marié à celui de notre unité marraine et de sa belle devise « VOLONTAIRE » et nous avons rejoint l’École militaire. Autour d’un verre, nous avons échangé avec le Colonel de Courtivron, Chef de Corps du 8e RPIMa. Ses mots résonnèrent en nous avec une intensité particulière, car ils traduisaient une réalité que nous devions, à notre tour, transmettre. Puis, le déjeuner à l’École militaire fut une autre occasion de discuter avec les soldats, de partager leur expérience et de comprendre à quel point ce lien entre armée et nation est essentiel. « Ce que vous faites, même à votre niveau, compte plus que vous ne l’imaginez. Vous êtes les ambassadeurs d’un modèle de solidarité qui s’étiole peu à peu », nous a expliqué un soldat. Ces mots nous rappelèrent notre responsabilité en tant que jeunes citoyens.
Finalement, nous avons repris le bus en direction de Castres, fatigués mais portés par la force de ces rencontres. Dans le véhicule, le silence régnait, permettant aux coureurs qui rentraient avec nous, dont le Colonel Jean Yves, le C2, qui avait parcouru plus de 700 km à vélo pour les assister, de se reposer. Nous étions différents. Cette traversée de 1000 km nous avait changé intérieurement. Nous savions que nous avions participé à quelque chose de plus grand que nous, quelque chose qui dépasserait les frontières du temps. Une partie du retour se fit dans la nuit, mais nos esprits étaient illuminés par la fierté et l’émotion de ce que nous avions vécu. Ces 1000 kilomètres étaient un symbole, celui d’un lien indéfectible entre ceux qui se battent et ceux qui les soutiennent. Et aujourd’hui, nous savons que ce lien est plus fort que jamais, affirme Ilyes.
Nous remercions le 8e RPIMa pour cette invitation à vivre cet échange fraternel, ainsi que nos éducateurs, Monsieur Cazzaro et Madame Pietravalle, pour nous avoir offert l’opportunité de vivre des moments aussi exceptionnels.
Ilyes Hjirt, Jean Morales, Robin Tailhades, Louis Mottin , élèves de terminale classe défense et Morgan Houles, Gabriel Pradines, élèves de 1ere classe de défense du lycée Barral à Castres, le 22 septembre 2024.
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