Classe de Défense : Récit d’une immersion au sein du 8 !

11 avril 2022

Les mardi et mercredi 29 et 30 mars les élèves des classes Défense de Barral ont vécu leur grande aventure en se confrontant à un mini stage commando organisé par leur unité marraine, le 8 e RPIMa. Cette épreuve physique et de cohésion a été vécue avec bonheur, et chacun s’est plu à ramper sous des barbelés, à se rouler dans la boue, à courir, sauter, grimper, jouer les funambules sur un câble perché, se propulser sur « l’asperge », se jeter dans une buse et trouver son chemin sur terre avant de réussir, avec l‘aide des camarades, à s’extirper de ce piège souterrain.

Entre deux courses ils ont aussi testé leurs abdos et ont découvert des muscles dont ils ignoraient l’existence jusqu’alors ! La cellule des sports du « 8 » leur avait concocté un programme « aux petits oignons » ! et les paras, ces soldats d’élite, habitués aux combats les plus rudes, leur ont prodigué aide et conseils pour surmonter les obstacles avec une patience d’ange.

La journée du mardi a commencé par la perception des treillis, pour bien se mettre dans la peau du militaire.

Et immédiatement après, les « petits jeux » ont débuté et les squats ont commencé par chauffer les cuisses et le reste.

On enchaîne avec de petites reptations sur le ventre, sur le dos, en essayant d’éviter ronces et épines et la boue à l’arrivée !

Le treillis est un vêtement bien adapté à tous ces exercices : résistant, confortable, il est aussi particulièrement élégant……, même lorsqu’il est maculé de boue !

Le moral toujours au beau fixe, les élèves, apprentis commando d’un jour, ont alors appris à faire une civière, en utilisant deux barres en métal et leur veste de treillis(

toujours lui… décidément c’est un atout inestimable !) et ils ont ensuite porté leur camarade qui semblait ravi de jouer les blessés ! Nul doute que l’astuce de la veste enfilée sur ces portants métalliques restera une des ruses de sioux apprise ce jour- là !

Sur le terrain ils découvrirent de multiples obstacles qu’ils eurent à franchir et le tout avec la pression du chronomètre ! Il fallait être à la fois agile, rapide, efficace et surmonter son appréhension lorsque l’obstacle semblait infranchissable.

La variété des différents postes leur permis de tester leur élasticité et leur force mentale car certains s’y reprirent à deux fois sans lâcher avant de réussir à vaincre la difficulté. Bel exercice à reproduire en classe : ne rien lâcher, tomber, se relever et recommencer jusqu’à ce qu’on y arrive !

Et quand on a réussi, alors que tout semblait ligué contre soi, quelle fierté, quel sourire, quel sentiment d’invincibilité, un frisson et des poils qui se dressent sur tout le corps tant le sentiment de plénitude est complet !

Après ces expériences, ils durent, comme les chasseurs de la préhistoire, partir à la recherche de leur repas : les rations militaires avaient été disséminées sur le terrain par les « GO » qui leur donnèrent une carte pour les retrouver. Poussés par la faim, ils coururent et débusquèrent ces rations cachées, une à une, rentrant au camp, fiers comme Artaban !

Une fois rassemblés dans le hangar, le Chef Jérémy leur expliqua le contenu de la ration standard, leur détailla le fonctionnement du petit réchaud et chacun put déguster le repas si durement gagné !

L’après-midi fut consacré à une formation autour des blessures de guerre. Avec précision et pédagogie, un soldat leur expliqua les diverses manières de secourir un blessé tout en maintenant un haut niveau de sécurité et il leur enseigna à faire un garrot, un massage cardiaque, et autres techniques de secours que tout para doit pouvoir maitriser sur le terrain avant qu’une équipe médicale n’intervienne.

Le lendemain, mercredi 30 mars, les élèves des classes de défense se retrouvèrent sur la place d’arme du quarter Fayolle, la « maison » du Grand 8, pour le lever des couleurs. Ils se formèrent rapidement au « garde à vous ! » et « repos » et regardèrent gravement le drapeau national monter le long du mât au son du clairon et ils s’inclinèrent devant le monument portant le nom des paras tombés pour la France depuis la guerre d’Indochine.

Et ils s’essayèrent au tir dans le poste du SITAL (simulateur de tir), avant d’aller écouter la conférence du Lieutenant-Colonel Stéphane sur la réserve.

Après un repas à l’ordinaire, ils se rendirent à l’atelier de pliage des parachutes où ils écoutèrent avec attention les explications du responsable paras qui leur montra comment attacher un parachute tout en insistant sur la nécessaire condition physique solide que requérait l’exercice car le poids du matériel est plutôt conséquent.

Enfin, direction le mess des officiers de Beaudecourt pour notre activité d’intérêt général au profit de notre régiment. Situé au cœur de Castres,l’hôtel de Beaudecourt a été construit en 1786 par Job de Beaudecourt, banquier protestant castrais. Mais, avec la Révolution française, l’édifice confisqué a été reconverti en prison pour femmes, alors que Job de Beaudecourt était ruiné.

Vendu en 1804 à Marie-Françoise Balard, il redevint un lieu de réunion pour la bourgeoisie, et ensuite la sous-préfecture du Tarn s’y fixa, sous le Premier Empire. En 1874, il fut confié aux soins du ministère de la Guerre, qui y installa les bureaux de l’école d’artillerie de Castres, ainsi que la résidence du général de la 16e brigade d’artillerie. Durant l’occupation, entre 1942 et 1944, l’hôtel de Beaudecourt fut réquisitionné par l’armée allemande qui y installa des bureaux. A partir de 1947, il servit de cercle et de mess, pour les officiers et sous-officiers, tout d’abord du 2e régiment d’artillerie coloniale, puis pour le 13e régiment de dragons parachutistes, en 1952. A partir de 1963 il devint le mess de garnison du 8e RPIMa de Castres. C’est donc un bâtiment du patrimoine militaire qu’il faut sauvegarder.

Les classes de défense de Barral, qui voulaient œuvrer pour leur unité marraine ont répondu à la demande du Colonel : elles ont acheté des rosiers et des agapanthes, et ont planté ces fleurs pour embellir ce haut lieu de Castres. La Jardinerie Tarnaise a fait un petit geste pour alléger leur facture et a participé, ainsi, à cette belle œuvre.

Après avoir planté, ce qui est un beau symbole de régénérescence, les élèves ont eu le plaisir de visiter le mess et ses anciennes geôles pour femmes, ce qui fut un vrai privilège.

Et la seconde journée a pu se clore sur la relise des diplômes de citoyenneté à chaque élève de ces classes défense par le Colonel Degand.

Avec patience et bienveillance, affichant un grand sourire, le Colonel a appelé chacun des cinquante-huit élèves des classes de défense pour lui remettre ce beau diplôme siglé de la Chimère du 8.

Il avait rajouté à ce diplôme de citoyenneté une médaille des paras, la médaille de St Michel, pour les accompagner dans leur cheminement citoyen.

Ces deux journées magiques ont sûrement développé, chez ces élèves, le lien armée nation. Ils ont pris conscience de la difficulté de ce métier des armes et de la complexité du rôle des paras, unités que l’on peut projeter partout pour défendre notre pays, nos intérêts et nos compatriotes et du dévouement dont font preuve nos soldats. Ils ont touché du doigt la nécessité de rester unis derrière nos armées, surtout en cette période compliquée de guerre en Ukraine, et ils ont compris que nos paras de métier représentaient l’assurance de notre sécurité collective, avec toutes nos armées. Le retour des guerres de haute intensité en Europe a matérialisé les dangers représentés par des nations agressives et chacun en a désormais conscience. Tant que les guerres étaient lointaines, les Français s’en préoccupaient peu, mais depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, chacun a redécouvert les vertus de la résistance, et rares sont ceux qui ne chantent pas les louanges de ceux qui sont capables de tout sacrifier à leur pays, à leur nation… Les soldats, animés de leur patriotisme et les citoyens les soutenant restent, dans un tel contexte, la seule garantie de la survie d’une Nation.

Au cours de ces deux jours, qui complètent tout le travail que ces classes de défense ont déjà fait autour de leur projet les Opex du 8 en Afghanistan, les élèves citoyens et impliqués ont vérifié le dicton « si vis pacem, para bellum », « si tu veux la paix prépare la guerre », non pas en s’armant, mais en se renseignant sur le rôle des armées et sur l’importance de les maintenir à un haut niveau de préparation. Ils ont aussi intégré l’idée que l’arrière était capital et que cette base arrière donnait la force aux soldats de se dépasser. Cette base arrière ce sont tous les citoyens et citoyennes de ce pays.

Merci à tous pour ce bel accueil et pour le temps consacré aux classes de défense, du Colonel en passant par le Capitaine, l’Adjudant et l’équipe des sports. Merci aussi au Major Antoine et au Commandant Olivier. Merci enfin à Célia pour ses photos et films. Les mots de Rayan sont plus éloquents qu’un long discours et il pourra donc conclure ce reportage par cette lettre adressée au Colonel Degand. Merci aussi aux mécènes qui nous ont doté de ces tee-shirts camouflages qui font notre symbiose et nous rapprochent encore plus de l’idée de l’unité : La FNAM, l’ONACVG, la France Mutualiste

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