Ma journée au 8, récit d’une élève des classes Défense Sécurité Globale

16 avril 2021

Récit de Bénédicte Coupan :

Le 9 avril 2021, j’ai eu l’immense chance de participer au tournage d’un film pour commémorer le 70 ème anniversaire du 8ème RPIMA de Castres. Cette journée, riche en émotion, fut aussi l’occasion d’une belle leçon d’histoire en compagnie d’un maître hors norme, le Major Antoine, la mémoire vivante du « 8 ».

Le Major Antoine

Accompagnée de Madame Pietravalle, ma professeur d’enseignement défense, du lieutenant Hugo et d’une équipe de tournage j’ai pu m’immerger, au son de la voix du major Antoine, dans le monde du « 8 »…

Je n’avais, jusqu’alors, visité que la grande cour avec la place d’honneur, lorsque j’avais été invitée pour la cérémonie commémorant la bataille de Dien Bien Phu, au cours de laquelle s’était illustré ce bataillon de paras. Sur cette place centrale au cœur des bâtiments, au pied du mas portant fièrement notre drapeau, les couleurs de la France, trônent à la fois une splendide chimère (l’emblème du régiment) et un monument aux morts pour ne pas oublier les héros qui sont tombés au combat.

La Place D’Honneur

Le Major Antoine revint sur l’origine du « 8 », créé pour répondre aux conditions de combat complètement nouvelles imposées par la guerre d’Indochine dans les années 50. A la manière d’un professeur patient et rigoureux, il m’expliqua toute son histoire, commentant les nombreux tableaux et photos présents dans ce lieu de mémoire, cette salle dans laquelle il a progressivement collecté tous les souvenirs des anciens du régiment.


Le Major Antoine explique la devise du 8 « Volontaire »

Au fond du quartier Fayolle, sur un grand bâtiment qui est une salle de cinéma, le Colonel Prod’homme, actuel Chef de Corps du 8e RPIMa, a fait peindre une gigantesque fresque résumant les moments clefs de l’histoire du « 8 », avec les lieux de combats (Algérie, Cambodge, Afghanistan, Indochine, Sahel…) ; l’évolution de leur écusson…

On peut y voir également représentés les différents avions qui larguent les parachutistes, et pour la petite anecdote, les plaques d’immatriculation inscrites sur ces avions indiquent les dates de naissance et les initiales de certaines personnes marquantes du « 8 ».

Fresque du 8

Nous avons ensuite eu la chance de partager leur déjeuner « à l’ordinaire » comme ils disent. C’est en fait leur cantine ! j’ai pu constater pour l’occasion qu’il y avait un certain nombre de femmes dans ce régiment ! Je n’ai pas pu, bien sûr, toucher du doigt ce qu’est la vraie vie des engagés mais j’ai pu entrevoir quelques épisodes surprenants, comme le fait qu’ils apprennent à marcher au pas, en chantant car des jeunes recrues venaient d’arriver ! En réalité c’est un exercice difficile ! Ils arboraient un étrange chapeau kaki, car pour avoir le précieux béret rouge, ils devraient d’abord le gagner au cours de leur formation !

Notre tour d’horizon s’est conclu dans le bureau du Colonel que j’ai aussi eu le privilège de visiter !

Ces moments de partage m’ont permis de constater qu’il règne dans ce milieu très strict, une ambiance familiale, conviviale, bienveillante. J’ai d’ailleurs retenu que le « 8 » était représenté par une petite définition très imagée « un esprit carré dans un corps rond ». En effet, la plaisanterie est la bienvenue dans leurs rangs, mais lorsqu’ils doivent être sérieux, ils le sont, et chacun doit rester à sa place et doit savoir ne jamais manquer  de respect.

Ce fut une journée très enrichissante (mais intimidante tout de même !) dont je me souviendrai toujours, pleine de petites anecdotes.

Je remercie le « 8 » de m’avoir accueillie, particulièrement le Major Antoine qui m’a supportée toute la journée ! Grâce à lui, je suis devenue, à ma petite échelle, un « héritier de mémoire ». Merci également à mon professeur, Madame Pietravalle qui m’a consacrée sa journée et sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.

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